Depuis 1998,
Maaike Klein (1947) a son atelier en France à Antraigues sur Volane. De
nationalité néerlandaise, elle a suivi sa formation en art plastique à Rotterdam
aux Pays-Bas. Pendant 18 ans, elle a eu son atelier dans le Nord des Pays-Bas en
Friesland.
Faisant avant tout
des sculptures en céramique, elle a effectivement fait différentes installations
dont «gras » ( l'herbe ), une structure triangulaire en terre sur laquelle elle
a fait pousser de l'herbe. Sous le soleil brûlant d'Arizona (Etats-Unis), cette
installation a eu une poursuite « What about grass in Arizona ? ». Maaike Klein
a fait des expositions aux Pays-Bas, en Finlande ('88-'92), aux
Etats-Unis ('91), au Danemark ('90-'93) et en France.
Dans l'oeuvre de
Maaike Klein, il y a une interaction continuelle entre la sculpture et le
paysage qui l'entoure. Ainsi les champs avec leurs canaux d'irrigation si
géométriquement construits en Friesland ont été une source d'inspiration
contante. Comme elle le dit : « J'ai longtemps travaillé avec des schémas
linéaires : la ligne dessinée à la règle dominant la perception. Grâce au
développement informatique, les mouvements compliqués tels ceux qu'on peut
observer lors d'une volée d'oiseaux se retrouvaient intégrables dans le domaine
mathématique. De cette manière la notion de chaos acquit une nouvelle
interprétation, aussi bien philosophique que mathématique. »
A vrai dire, la
conception du monde devient ainsi de moins en moins absolue. Le fait que le
monde ait différentes facettes donne de l'importance à la perception
individuelle. Plus que par tout autre paysage, Maaike Klein a été séduite par
celui de l'Islande. Pendant son séjour en 1993, elle y découvre des formations
basaltiques. Ces basaltes qui sont utilisés aux Pays-Bas pour construire des
digues, se trouvaient ici sous leur forme naturelle. C'est plus tard qu'elle
retrouve des structures semblables dans les Cévennes. C'est depuis, que ces
morceaux de basalte, créés par la rencontre des processus naturels si bien
décrits par la science et le hasard sont devenus une source d'inspiration
importante.
Une autre source
d'inspiration: les lichens qu'elle a trouvé dans le "bois de Cuze" en Ardèche. A
partir de ces lichens, Maaike Klein a créé certaines formes abstraites en céramique.
Ces formes ressemblent aux caractères chinois. Elle raconte sur les lichens que
« Quand je travaillais sur l'abstraction des lichens, je cherchais à trouver un
équilibre harmonieux. Comme un ordre dans le chaos en quelque sorte. Ainsi, j'ai
accentué ou j'ai même agrandit certaine forme du lichen d'origine. Puis à un
moment donné, j'ai commencé à m'interroger sur l'ombre projeté par l'objet, ce
qui a donné une nouvelle dimension au projet des lichens. » L'ombre nous ramène
à une perception personnelle, vu qu'il change selon notre angle d'observation. De
cette manière, l'ombre devient les ombres au pluriel.
Actuellement, Maaike
Klein travaille sur la stratification. Elle est inspirée par les montagnes du
sud Ardèche et plus particulièrement par leur structure dominée par les strates.
Elle s'étonne du fait que la base de la montagne reste toujours stable même si
les strates semblent parfois aller dans d'autres directions. Qu'est-ce qu'on voit
véritablement? Qu'est ce qui se passe avec la vérité quand nous faisons une
abstraction de cette même vérité?